Longtemps sujette à des débats houleux parmi les économistes, la politique des taux de change a connu un regain de popularité avec la crise asiatique de 1997 quand, un à un, les régimes à taux de change fixe se sont écroulés, entrainant dans leur chute l’économie mondiale. Les crises financières qui ont frappées le Mexique en 1994-1995, la Russie en 1998 et le Brésil en 1999 se sont aussi attaquées aux pays dont la devise était « très fermement » chevillée au cours d’une devise de référence, tandis que les économies émergentes à régime de change flottant, souvent prônes à une forte inflation et instabilité, s’en sont assez bien tirées. La performance décevante des deux types de régimes de devises en comparaison à l’admirable performance de la caisse d’émission monétaire argentine (et ceci jusqu’en 2002), à éveiller l’intérêt pour les caisses d’émission monétaire et son proche parent la Dollarisation.
La Dollarisation serait généralement définie comme le phénomène par lequel les résidents d’un pays utilisent intensivement une devise étrangère en parallèle à ou au lieu de leur devise nationale (Schuler, 2000).
Parmi les différents régimes de dollarisation (Dollarisation totale ou officielle, dollarisation partielle et dollarisation non officielle) nous nous focaliserons sur le cas de la dollarisation officielle. Sous ce système, une monnaie étrangère, en général le Dollar –mais de plus en plus l’euro et là nous parlons d’Euroisation- ou une monnaie dont le cours est fixé par référence à une autre monnaie est adoptée par le pays en tant que monnaie légale principale ou exclusive. Peu de pays se trouvent dans une situation de dollarisation totale. Les plus grandes économies de marchés émergents avec un régime officiellement dollarisé sont l’Ecuador et le Salvador, tout deux avec un PIB d’approximativement $13 Milliards, suivis par le Panama avec un PIB inférieur à $3 Milliards .
La dollarisation permet aux pays enclins à des politiques économiques erratiques,...